Avez-vous déjà eu l’impression de ne pas avoir eu la réaction la plus pertinente dans une situation ? De vous être laissé mener par le bout du nez par vos émotions, votre mental ? Par le biais d’une anecdote réelle qui a eu lieu, il y a bien longtemps, dans un coin perdu du sud de la péninsule ibérique, je vous livre une clef essentielle : la cocréation, adopter un regard d’observateur

Les prénoms et les circonstances ont été modifiés pour préserver la vie privée des acteurs de cette merveilleuse pièce de théâtre qu’est la Vie.

Anecdote de Vie dans un coin perdu du sud de la péninsule ibérique

Dans nos vies nous arrivent des tas d’évènements, gais ou tristes, heureux ou malheureux ou comme dirait ma mère, ni tout blanc, ni tout noir, mais plutôt un mélange de gris. Il est toujours intéressant de prendre un regard d’observateur pour contempler les multiples facettes d’une expérience afin d’en tirer les leçons existentielles pour nous faire progresser sur notre chemin de Vie

Si je devais commencer par un extrait de film, çà serait la scène du bar dans le film « les 3 frères » : tout le monde est prêt dans le café pour la photo, ils attendent tous souriants, le sourire figés pour la photo, quelques minutes passent puis les sourires se figent, les regards se croisent … et la réplique de Yolande Moreau « je crois qu’on l’a dans le pét ».

Voilà qui correspond parfaitement à une situation à laquelle nous avons été confrontés. Il y a quelques années, nous avons reçu une petite famille, Sylvie et Luc accompagnés de leurs enfants en séjour Alimentation Vivante à l’Oasis. Je leur ai préparé des petits déjeuner crus de rois, notamment une tarte crue à la mangue, et des repas crus délicieux : des champignons farcis, des spaghettis de courgette au pesto de basilic et crumesan, des brochettes végétaliennes et crues sauce teriyaki, du taboulé…

Ils ont pu écouter de la harpe, partager nos lectures via la bibliothèque mise à disposition, partager nos savoirs-être et nos savoirs-faire par les ateliers de Permaculture que j’ai proposés cette semaine là. Et pourtant, le jeudi après-midi, en rentrant de nos courses complémentaires pour la semaine, il n’y avait plus personne, ils sont partis sans payer comme des voleurs !

 

Quand le corps s’exprime, une première perspective

Vous imaginez la douche froide que cela nous a fait, surtout pour moi qui me suis fortement impliquée pour offrir une prestation parfaite, un cours de permaculture intéressant et qui ai ppapilllonassé de nombreuses heures en cuisine pour préparer ces repas avec une belle dose d’amour. Je me suis sentie trahie et non respectée. Mon corps étant capable de parler très rapidement, à 3 heures du matin, j’ai déclenché un urticaire géant. C’est toujours impressionnant ces réactions… des plaques rouges sur tout le corps qui démangent horriblement et migrent de façon relativement aléatoire. Cela m’a duré deux journées. J’ai bien envoyé un sms pour partager mon incompréhension et exprimer l’irrespect que je ressentais et partager le fait que cela m’ait occasionné une réaction physique d’urticaire… rien ! pas même un sms d’excuse de leur part !
Alors ??? Alors, il faut avouer n’est-ce-pas que lorsque que l’on vit un évènement de ce type dans nos vies, nous avons tendance à prendre partie pour nous-même, regarder le méchant et réagir selon une palette de comportements différents et progressifs selon les caractères de chacun, de la forme douce : « c’est vraiment pas délicat de votre part d’être partis sans même nous prévenir » à la forme extrême : « je vais te dénoncer à la police Mille milliards de sabords ! »

C’est à ce moment que je me suis posé la question habituelle lorsque je vis un événement fort dans ma vie, un événement en général déplaisant, qu’ai-je fait pour cocréer un scénario de ce type ? Est-ce que j’ai volé des gens ? Est-ce que j’ai été irrespectueuse envers eux ? C’est un exercice intéressant, je passe en revue dans ma tête toutes les personnes qui sont passées à l’Oasis, et bien non, je n’ai volé personne, je n’ai manqué de respect à personne. Est-ce que j’ai manqué de respect à la petite famille ? Hum…

Le soir, les deux jeunes filles qui étaient à l’Oasis en cette période ont droit à une leçon de philosophie. Je leur explique la cocréation, l’irrespect que je ressens et cette question que potentiellement, nous ayons manqué de respect envers cette famille. Effectivement, nous nous remémorons la scène de l’après-midi précédent, lorsque j’ai annoncé aux deux jeunes filles que la petite famille partirait avec 3 jours d’avance par rapport à la date prévue (*), elles ont poussé un cri de joie… que potentiellement la maman à dû entendre. L’une d’elle a ensuite exprimé son ressenti… assez négatif sur l’éducation de leurs enfants, certes hyper introvertis. J’avoue que sur le moment, je me suis contentée d’aller vérifier que la maman ne pouvait pas entendre plutôt que d’exprimer « là, non, ce n’est pas correct ce que tu dis, d’être dans le jugement, ni d’en parler alors que potentiellement, la maman pourrait t’entendre ». Les deux jeunes filles ont été touchées par mes explications, cela leur a trotté dans la tête la nuit et le lendemain, elles m’ont toutes les deux remercié, que c’était vraiment intéressant ce regard d’observateur et qu’elles en tiendraient compte dans leurs prochaines expériences. Elles m’ont dit aussi « tu sais, cela ne te concerne peut-être pas, ce n’est pas toi qui as manqué de respect, la leçon c’était pour nous ».

(*) Pour préciser car ce n’est pas très clair, la petite famille était prévue pour un séjour du mardi au mardi suivant. Ils m’ont annoncé qu’ils partaient finalement 3 jours plus tôt donc le samedi au lieu du mardi suivant. C’est là que les jeunes filles étaient super contentes et ont poussé un cri de joie à cette annonce et finalement, en rentrant des courses le jeudi, il n’y avait plus personne et là sans prévenir.

La richesse du regard d’observateur

Regard d'observateur et cocréationMon urticaire passe enfin mais c’est tout de même bizarre, si cela ne me concerne pas, pourquoi ai-je donc réagit si violement, pourquoi la question reste en suspens et tourne encore et encore dans ma tête ? Je sens que je n’ai pas encore trouvé la bonne réponse : « pourquoi ai-je cocréé ce scénario ? Qu’est ce que j’en ai à apprendre ? »

Et voilà, une nuit, alors que cela tourne de nouveau dans ma tête… j’ai trouvé ! Ce n’est pas à eux que j’ai manqué de respect, c’est à moi-même ! Pourquoi ai-je donc tant de difficulté à chaque séjour à demander le paiement pour la prestation de séjour ou de stage ? Est ce que le travail fourni ne mérite rien ? Vraiment ? Tu penses que cela ne mérite rien ?? Et bien voilà ! l’Univers me réponds en m’envoyant des personnes qui ne paient rien.

Là oui, maintenant, la réponse m’apparaît clairement, je la ressens dans mon corps, cet urticaire n’est qu’une façon de mettre de la distance entre les autres et moi pour ne pas souffrir, je la mentalise, bien sûr que non, c’est énorme le travail que je fournis, l’amour que j’offre, les savoirs être et les savoirs faire que je partage.

Je sais maintenant sur quels aspects je dois prochainement travailler, me respecter dans ma création d’activité, dans les prestations que je fournis notamment par leur valorisation en monnaie sonnante et trébuchante… et bien sûr, c’est ma relation à l’argent qu’il faut que je clarifie par derrière, les idées préconçues qui doivent encore traîner sur le sujet.

La clef pour retrouver sa souveraineté et ne plus être victime

Nous touchons alors du doigt un dernier point essentiel, retrouver notre souveraineté. Si vous endossez le rôle de victime d’une situation, il ne vous reste qu’un panel limité de possibilités, vous plaindre ou vous défendre et perdre votre précieuse énergie. Si vous prenez ce regard d’observateur, que vous demandez en quoi vous avez cocréé cette situation et pourquoi, vous reprenez la main et vous pouvez agir, faire les ajustements nécessaires pour évoluer dans votre vie, vous devenez souverain de votre Vie.

Quelle richesse n’est ce pas ? Ce n’est pas facile de prendre un regard d’observateur, d’analyser une situation sous l’angle de la cocréation. Cela demande de se regarder vraiment avec vérité, de traquer nos incohérences, les parties un peu plus sombres que nous aimerions bien nous cacher à nous-même. Mais quelle richesse d’enseignement à la clé ! A la fin de toute nouvelle interprétation, jaillit un sentiment de jubilation « Euréka ! Mais oui, c’est çà ! » … qui nous permet de tourner la page, d’avoir enfin un regard d’empathie envers l’autre, celui qui a joué le rôle de méchant dans l’histoire et finalement le remercier. N’a-t-il pas du mérite lui aussi ?

A y regarder de plus près, personnellement je préfère jouer le rôle de la gentille et pourtant, il n’y aurait pas d’évolution sans ces rôles de méchants qui nous permettent de savoir quels chemins nous ne souhaitons pas emprunter, et quelle nouvelle humanité demain nous souhaitons incarner.

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Nota : Cet article est le quatrième d’une série d’articles pour partager notre expérience de vie concernant la création d’une Oasis en tous lieux au Portugal ou comment nous essayons d’incarner nos rêves :

Happy End : Une dizaine de jours après, j’ai tout de même fini par envoyer un mail avec une réaction du type « je vais envoyer votre signalement à tous les écolieux que je connais Mille milliards de sabords ! » ce qui m’a valu un mail agressif en retour … suivi d’un courrier avec le paiement.

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