Le compostage est une opération cruciale du jardinage « biologique permaculturel naturel »…

… sauf pour quelques légumes qui ne nécessitent pas d’apport, notamment toutes les légumineuses qui fixent elles-même l’azote atmosphérique par le biais des nodosités qu’elles développement sur leur système racinaire et grâce aux bactéries, le rhizobium, qui nichent dans ces nodosités en symbiose avec la plante. Ci-dessus, les fèves en mars 2012 à l’Oasis.

Historique personnel avec le compostage

Ma connaissance du compostage se limitait au tas de « compost » qu’il y avait dans un coin du jardin quand j’étais petite, juste un tas ou s’amoncelaient les restes de cuisine végétaux et animaux, attirant les rats et peu ragoutant d’aspect.

Mes premières années de jardinage, j’ai fait un « compost » du même style mais plus joli… dans un composteur de la communauté de communes fourni à la déchetterie… et tout aussi inefficace.

Essais à l’Oasis

L’année dernière, nous avons cultivé sans compost car

  • nous n’avions pas de compost mûr à disposition,
  • selon l’expérience de jardinage que j’avais déjà (*), j’ai supposé que l’Oasis ayant été abandonnée pendant 15 années, le sol devait être très humifère et qu’un apport de compost ne serait pas nécessaire ,

(*) jardinage en montagne pendant 5 années où j’avais cultivé sur un terrain laissé en prairie pendant 15 ans. Le taux d’humus devait être bien élevé car malgré aucun apport j’ai obtenu des super résultats la première année. .

  • pour les plantes gourmandes en compost (cucurbitacées), nous avons mis du fumier de cheval pailleux mais pas vraiment composté. J’avais en effet déjà expérimenté des potimarrons directement sur un tas de fumier de vache avec des résultats magnifiques.

11_recolte_potimarrons_butternut

Récolte de potimarrons et butternut en 2008, quelques graines directement dans le tas de fumier de vache, puis plus aucun travail jusqu’à la récolte, aucun arrosage.

Cette première année à l’Oasis à été l’occasion

  • d’expérimenter le jardin sans compost… cela donne des légumes certes forts en goûts mais miniatures, genre légumes pour lilipuciens. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai en tête une réplique des monty python dans sacré graal. Le roi Arthur et Bevedere pour passer à travers les bois face aux « chevaliers qui disent Ni » doivent donner « a little jardinet »,
  • les résultats sur cucurbitacées ont été catastrophiques, après DES HEURES d’arrosage … un potimarron pour 15 pieds de plantés… qui dit pire ?
  • Du coup, une belle motivation pour faire des premiers essais de compost :
    • 1er tas : déchets de cuisine, foin, fumier de cheval pailleux frais. Résultat : le tas me semble trop tassé, trop riche en matière azotée, risque de fermentation aérobie
    • 2d tas : déchets de cuisine, foin, fumier de cheval pailleux frais, tiges de ronces pour équilibrer avec des matières plus riches en carbone et aérer le tas. Résultat : le mélange me semble bien équilibré, mais pas de montée en température.
  • Après avoir réalisé ces deux tas,
    • j’ai regardé le calendrier lunaire =>j’ai réalisé ces deux tas en jour bénéfique pour « compost froid » ce qui explique qu’il n’y ait pas de montée en température
    • j’ai aussi lu le livre cité en bibliographie => bien que le mélange du 2ème tas soit équilibré, il ne faut jamais faire des lasagnes quand on fait le compost sinon la décomposition des matériaux sera très hétérogène et le compost difficile à trier. C’est mieux de privilégier des matériaux déjà broyés (évidemment sans broyeur c’est pas facile).
    • Avec ce compost à froid, toutes les graines présentes dans le foin (toutes les plantes sauvages montées en graines puis fauchées) pourront en profiter pour s’installer dans le jardin.
    • Sur ces deux tas de compost (voir au premier plan sur la photo ci dessous) ce sont installées de nombreuses cucurbitacées, par contre c’est la surprise, courgette ? melon ? courge ?  nous aurons donc la surprise de récolter une courge et de nombreuses butternut.
  • et une belle motivation pour lire toute ma bibliothèque de jardinage biologique !

Comment faire un bon compost ?

Faire un mélange équilibré de vert et de jaune

vert = matières fraiches riches en azote : déchets de cuisine, foin, fumier de cheval, tonte de gazon

jaune = matières plus ligneuses riches en carbone : paille, feuilles, dans notre cas, tiges de ronces

Les déchets de cuisine s’accumulent en tas  et pré compostent. Je les recouvre de foin mais idéalement, çà serait mieux de les couvrir avec un matériau plus ligneux.

Le jour choisi selon le calendrier lunaire, je réalise le mélange de différents tas : tas des déchets de cuisine, tas de foin, tas de tiges de ronces broyées pour l’occasion. Ainsi je respecte une des premières conditions pour un bon compost, faire un tas d’un beau volume, je fais un tas d’environ 1m50 de hauteur, 1m50 de long sur 1m20 de large.

Je monte le tas en mélangeant bien les matériaux (pour avoir ensuite une décomposition homogène) sur une couche de 20cm d’épaisseur puis j’arrose au purin d’ortie dilué à 10%. C’est un activateur de compost. Je mets environ un arrosoir de 15l pour 1m2. Le compost doit être bien humide (80% d’humidité).

Ensuite lorsque le tas est monté, je le recouvre d’une belle épaisseur de paille pour éviter qu’il ne sèche trop vite et pour favoriser la montée en température; on gagnerait ainsi 25% en degrés.

Ci-dessous le résultat :

Suivi des températures :

Le tas est monté à 70°C en une journée puis est resté à 68°C pendant 4 jours. Il amorce ensuite la phase de descente en température. Une fois que la température sera redescendue à 50°C, je retournerai le tas pour relancer la fermentation. Lors de ce retournement on prend soin de mettre ce qui était en périphérie au centre pour que ce soit mieux composté et aussi pour détruire les graines d’adventices. C’était un peu l’objectif ici car j’ai utilisé beaucoup de foin (toutes les plantes sauvages diverses et variées montées en graines). Et je ne compte pas faire un semis de toutes ces plantes !

 

Expérimentations à venir :

Actuellement, je fais :

  • un compostage à chaud à base de déchets de cuisine, foin, fumier de cheval pailleux frais, tiges de ronces. L’intérêt est d’assainir le compost (graines indésirables, germes pathogènes et parasites),
  • un compostage des toilettes sèches à froid
  • un vermicompost (anciennement lombricompost, voir article à paraître sur ce sujet)

Reste que faire le compost nécessite beaucoup d’énergie à déplacer des matériaux, voire les broyer, les composter puis étaler tout cela sur le jardin. J’aimerai faire le compostage directement sur une plate-bande laissée en jachère puis tourner chaque année en fonction des appétit des plantes : gourmandes année 1, moyennement gourmandes année 2, sans compost année 3 et jachère pour renouvellement du compost année 4.

Mais reste quelques question en suspens : j’aimerai associer le lombricompost mais aussi le BRF… comment faire ?

Un autre type de compost : la couche sourde en serre, voir les articles :

 

 

 

 

 

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