Cet article sur les semences anciennes est le premier article d’une série sur les semences, un enjeu sociétal essentiel, afin que vous puissiez faire vos choix (culture, achat de légumes) en ayant conscience des problématiques qui se cachent derrière.

Je me suis bien trituré les méninges afin de parler avec simplicité d’un sujet difficile techniquement et le rendre abordable. Prenez votre temps pour lire cette série d’articles même si c’est un peu plus difficile que d’ordinaire. Il y a beaucoup de bonnes raisons de prendre connaissance de ce sujet : prendre soin de votre corps, ce que nous laisserons aux enfants demain, soutenir les paysans…

La Ferme de Saint Marthe, formation sur les semences anciennes

Sologne France – Je reviens de quatre journées de formation sur la préservation des semences anciennes de variétés potagères organisées par la Ferme de Saint Marthe*.

Déjà sensibilisée à l’enjeu que représente la sauvegarde de ce patrimoine multi générationnels, j’avoue que là, je suis presque tombée de ma chaise. Je ne m’attendais pas à ce que la situation soit si dramatique. Alors, je prends mon courage à deux mains et je vous partage mes dernières découvertes afin que vous puissiez faire vos choix en conscience.

Dans cette série de 4 articles nous verrons les semences dans tous leurs états : semences anciennes, sélection massale, hybrides, transgéniques, OGM, process de stérilité cytoplasmique. N’ayez pas peur, je vais vous décortiquer ce sujet difficile de façon simple.

A terme, j’aimerai aussi écrire dans un second temps, sur le contexte juridique actuel concernant les semences, le catalogue officiel, les ventes et échanges de semences. Mais aussi pour terminer sur une note positive sur ce que nous pouvons envisager à notre échelle pour aller dans le bon sens et ne pas rester en pantoufles face à cette appropriation du vivant … et de nos assiettes ! C’est parti ?

* Savez-vous qu’il existe 2 Fermes de Saint Marthe ? Le centre de formations de la Ferme de Sainte Marthe se situe en Sologne près de Romorantin-Lantenay, tandis que la vente de semences bio de la Ferme de Sainte Marthe se situe en Anjou près de Angers.

Au fond du jardin, les semences anciennes

Commençons la visite où il se doit … nous voici dans le jardin de l’Oasis où je m’essaie avec plus ou moins de succès à préserver quelques semences. Selon les années, les betteraves ou les bettes, les panais, quelques cucurbitacées (potimarron, courgette), le persil tubéreux, les tomates (çà c’est facile). Au milieu de la plate-bande, je repère les panais les plus jolis, « ces 3-là, pas touche, ils sont réservés !». Je répéterai la consigne inlassablement cet hiver ou plus simplement je finirai par accrocher un ruban autour des heureux élus. Nous mangerons tous les autres panais mais pas ceux là. L’année prochaine, ils auront la chance de développer leur hampe florale et s’épanouir, être butinés par les pollinisateurs du coin et enfin nous donner des milliers de semences que nous pourrons partager dans la foulée. La capacité germinative du panais est de un an, alors, il faut les semer impérativement dans l’année qui suit.

Je sais intuitivement que je renoue par là avec une tradition ancestrale. Les paysans de tous temps ont préservés avec patience, année après année, les plus beaux légumes pour qu’aujourd’hui, nous puissions savourer de belles carottes, des bettes avec des jolies cardes, des betteraves bien rondelettes et pas trop âcres. C’est un héritage de l’Humanité, un patrimoine collectif dont nous avons la charge. Les semences, çà se sème, les légumes poussent, font leur fleurs puis de nouveau des graines. Les semences se préservent ainsi. Elles ont une capacité germinative limitée. Et ce n’est pas une banque de graines au fin fond du Groenland qui nous garantira la sauvegarde de notre précieux patrimoine semencier. C’est à nous de nous en charger.

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